lundi 16 août 2010

Emma, de Jane Austen

De tous les livres de Jane Austen que j'ai lus jusqu'à maintenant - et je ne ferai pas le rat de bibliothèque imbu de lui-même, ce n'était, je l'avoue, que le troisième - Emma est sans doute l'héroïne qui m'a fait le plus grincer des dents, de par sa féminité naïve et puérile poussée à l'outrance. Bien sûr, Orgueil et préjugés et son cortège de femelles Bennett avait son rôle à jouer dans le ridicule, et la sœur cadette de raison et sentiments (je ne me souviens plus de son nom) avait tout de la demoiselle-éconduite-par-un-méchant-monsieur-fourbe-qui-n'en-voulait-qu'à-sa-vertu, mais les deux héroïnes, pourtant bourrées d'oestrogènes, venaient mettre un terme et un peu de bon sens dans toute cette comédie.
Emma, c'est l'antithèse d'une Elisabeth Bennett. Romantique invétérée, elle se prend pour Cupidon et n'a de cesse de décocher ses flèches, à tort et à travers, cela va sans dire. La jeune ingénue, qui a elle-même juré de ne pas se marier, a en effet dédié sa vie à son père (hum hum), et au bonheur des autres. Débarque alors dans sa vie Harriet Smith, jeune orpheline aux origines incertaines, qu'elle entreprend de marier au riche et respecté vicaire du coin. Mais Emma va se prendre les pieds dans sa flèche, et la jeune Harriet, à trop s'entendre vanter les mérites, va changer de tour de chevilles.
Néanmoins, présentéé comme le roman d'Austen le plus abouti, cette histoire est loin d'être ennuyeuse. A grands coups de "qu'est-ce-qu'elle-m'énerve-cette-cruche", on ne repose pas ce livre, espérant voir jaillir un certain pragmatisme chez cette Emma après tout bourrée de bonnes intentions. Et un happy ending, un! qui, bizarrement chez cette bonne vieille Austen, risque de venir d'un homme pour une fois.

Votre dévouée bookworm.

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