samedi 30 janvier 2010

Démon intérieur de Jenna Black

Quelqu'un a dit un jour : quelle est la différence entre l'érotisme et la perversion ? Avec l'érotisme, tu utilises une plume. Avec la perversion, c'est tout le poulet qui y passe.
Et bien avec Jenna Black, c'est carrément tout le poulailler.
L'intrigue façon thriller est bien ficelée, ancrée dans son monde de fantasy urbaine (autre nom de la Bit-Lit) : les démons existent, se sont révélés aux humains, et prennent possessions d'hôtes consentants. Quand ces hôtes sont non-consentants, et donc ces démons illégaux, des exorcistes rentrent en scène, telle notre héroïne Morgane Kinsley.
Les choses se corsent quand celle-ci va se retrouver possédée à son tour, par un démon trop puissant pour être exorcisé. Conséquences : elle est supposée être condamnée à mort (ben oui, l'histoire se passe aux USA, donc forcément ça zigouille...). Problème numéro 2 : pas mal de démons veulent la peau de son nouvel invité, et par extension la sienne. Voilà pour le suspens façon thriller.
L'histoire du poulailler maintenant ?
Pas compliqué : un personnage porté sur le sexe, un luxe de détails à faire rougir une tapineuse, et un démon squatteur lui apparaissant en rêve sous la forme d'un Apollon... Si on ajoute à ça une virée dans un club SM (il vaut mieux avoir le coeur bien accroché) on espère que l'auteure saura maintenir son suspens sans virer dans le Harlequin porno.
En résumé, déconseillé aux âmes sensibles et aux plus jeunes. Pourquoi pas pour les autres, tant qu'ils restent capables d'abstraction...

Votre dévouée bookworm

vendredi 15 janvier 2010

Stolen de Lucy Christopher

Stolen, ou le syndrome de Stockholm.
Ça aurait pu être de sous-titre de ce roman.
Écoutez plutôt : Gemma est en transit à l'aéroport de Bangkok quand elle rencontre ce charmant inconnu qui lui paye un café ... café drogué grâce auquel il va l'enlever au nez et à la barbe de ses parents, et de la sécurité de l'aéroport pour l'emmener au fin fond du désert australien. Là, au milieu d'une vieille ferme retapée, sans électricité mais abondamment pourvue en serpents et autres joyeusetés, elle va peu à peu réaliser que son ravisseur ne lui est pas si inconnu que ça. Et si elle n'était pas là par hasard ?
Difficile de reposer ce livre qui nous tient en haleine du début à la fin. Qui est cet inconnu et pourquoi semble-t-il autant connaître Gemma ? Sur un décor qui vous rappellera forcément le film Australia (Ah, cet Hugh Jackman ...) vous aurez du mal à prendre partie. Car cet inconnu semble en réalité si vrai, si sincère et si profond que l'on croise les doigts pour que ce fameux syndrome de Stockholm opère. D'accord, cet homme est un kidnappeur et un maniaque (au corps de rêve, c'est pas moi c'est Gemma qui l'a dit ), mais soyons honnête on l'aime bien quand même. On l'aime même beaucoup.
Mais ça ce n'est que mon humble avis.

Votre dévouée bookworm.

lundi 11 janvier 2010

Thanks for the memories de Cecelia Ahern

Cecelia Ahern est formidable, comme d'habitude.
A part un petit bémol pour "La vie est un arc-en-ciel" ("Where rainbows end" en anglais), ses autres romans sont simplement incontournables, bourrés de personnages truculents qui vont parfois jusqu'à émousser les héros.
Ici, Joyce vit à Dublin, sort tout juste de l'hôpital après un horrible accident, divorce et retourne vivre chez son père. Je sais, pas très réjouissant au premier abord.
Néanmoins, en parrallèle, Justin, vivant à Londres, et intervenant occasionnel à l'université de Dublin, va croiser Joyce à plusieurs reprises, et se sentir comme connecté à elle sans savoir pourquoi. Le livre va alors être une sorte de chasse au trésor entre les 2 protagonistes, entourés d'un père un peu barré et vraiment drôle, d'amies fidèles et déjantées, d'une belle-soeur mal-fagotée qui veut bien faire, et de toute une série d'autres personnages qui n'auront qu'un but : réunir ces deux êtres-humains.
Non ce n'est pas gnan-gnan, oui c'est bourré d'humour, et je vous laisse découvrir pourquoi, ô pourquoi, Joyce et Justin sont connectés ainsi dès leur première rencontre...

Votre dévouée bookworm.

Nation de Terry Pratchett

Un nouveau roman de Terry Pratchett!
Alors pourquoi ai-je fait une pause au beau milieu de ma lecture ?
Petit résumé : Mau, sur le point de devenir un homme dans sa tribu, est seul en mer lorsque la grande vague surgit, balayant tout sur son passage. Il rentre sur son île : tout le monde est mort. (Bon d'accord, c'est peut-être pour ça que j'ai stoppé ma lecture pendant quelques jours après 50 pages).
Heureusement, le ton s'arrange un peu après ça. Arrive Ermintrude, alias Daphné (pas question pour elle de révéler son vrai prénom, même chez les sauvages. On a beau être échouée seule sur une île quasi-déserte, on a néanmoins sa fierté). Jeune-fille de bonne famille, la voilà contrainte de s'émanciper afin d'aider Mau à reconstruire sa société, au fur et à mesure que des survivants se réfugient sur l'île. Et tant pis si cela l'oblige à dénuder ses chevilles ou à amputer un pied, à prêt tout grand-mère l'ultra conservatrice est bien loin sur le continent.
Les problèmes de conscience de Mau sont eux bien plus déroutants : comment remercier Dieu de l'avoir épargné, ce même Dieu qui aurait alors laissé mourir tous les autres...
En gros ne vous laissez pas rebuter par les 2-3 premiers chapitres, l'histoire prend toute son ampleur par la suite.

Votre dévouée bookworm.

jeudi 7 janvier 2010

This Lullaby de Sarah Dessen

Une fois encore je ne peux qu'encenser Sarah Dessen. Serait-ce ma nostalgie de l'Angleterre, où j'ai découvert cette auteur, ou mon incurable romantisme , qui fait qu'à chaque fois je suis conquise ? Ou alors sa façon de raconter des histoires, avec des personnages hauts en couleurs dont on ne se lasse pas ?
Car même passé l'adolescence, comment pourrait-on ne pas craquer pour Dexter, ce chanteur fantasque et un peu barge, incapable de garder ses lacets attachés, qui débarque un jour dans la vie de Rémy (oui c'est une fille) lui assurant qu'ils sont faits l'un pour l'autre ... Ne vous y trompez pas, c'est peut-être cliché mais ça fonctionne du tonnerre. Et même si Rémy a pour règle de ne jamais fréquenter de musiciens, elle finit par nous entendre nous, lecteurs
bien trop fleur-bleue, lui crier des "vas-y ma fille, les règles sont faites pour être bafouées!" Et elle les bafoue pour notre plus grand plaisir, et tout cela en musique.

Votre dévouée bookworm!

La nuit de la Lune Bleue de Simon R. Green

Que dire du premier tome de Darkwood ?
Une fois encore je me suis jetée sur cette publication de la collection Milady, qui recèle souvent de bonnes surprises (que ça soit de nouvelles publications ou des livres jusqu'alors trop chers en grand format).
Débarque alors Rupert, prince non-héritier, juché sur sa licorne au caractère bien trempée et au sarcasme cinglant. Sa mission : se faire tuer par un dragon. Enfin, officiellement, c'est à lui de l'occire ce satané dragon. Mais soyons honnête, on sait tous, Rupert y compris, que c'est le dragon qui va se régaler. Ainsi va la vie quand on n'est pas le prince aîné : on nous envoit au casse-pipe histoire de ne pas diviser le royaume.
Mais ce dragon ressemble plus à la dragonne de Shrek qu'à un impitoyable carnivore et supplie alors Rupert de le débarrasser LUI de la satané princesse squattant impunément sa grotte.
Ainsi rentre Rupert, escorté de la princesse Julia-au-coup-de-genou-foudroyant, pour découvrir que son royaume est assailli par les forces des ténèbres et qu'il est grand temps pour lui de mouliner de l'épée comme un vrai prince, au lieu de partir en mission suicide.
Dommage que le côté loufoque des premiers chapitres ne s'estompe au fur et à mesure. Heureusement ma chère licorne, elle, ne nous laisse pas tomber.

Votre dévouée bookworm.

mercredi 6 janvier 2010

Rebecca, de Daphne du Maurier

Vous vous souvenez de la première fois où vous avez lu un bouquin de Zola? Vous avez pris votre courage à deux mains en vous disant que ça ne pouvait pas être si terrible. Puis après 400 pages de "le personnage est pauvre au début, miséreux au milieu et mutilé à la fin", vous vous êtes dit qu'il ne fallait pas généraliser les auteurs classiques. Alors vous êtes passé à Maupassant ... 500 pages de tromperies façon 18è siècle et de femmes soumises à l'extrême. Ce jour-là vous avez rendu les armes concernant les classiques de la littérature française.
Puis, parce que la curiosité fait partie de votre nature, vous vous êtes penchés sur les classiques britanniques. Et là, surprises, révélations, ... Un roman classique n'a pas à être déprimant! Il peut même avoir un happy end (merci M. Charles Dickens.)
C'est dans cette optique que vous entamez Rebecca qui va vous réjouir de la première à la dernière page.
Rebecca n'est en réalité pas le nom de l'héroïne, mais de l'ombre de l'héroïne. Cette héroïne, dont on ne connaitra jamais le nom, rencontre un jour Max de Winter, un homme riche (elle ne l'est pas) et l'épouse dans la foulée, atterrissant dans sa propriété de Manderley. Mais de Winter est veuf depuis très peu de temps, et notre inconnue va devoir apprendre à vivre dans l'ombre de cette Rebecca que tout le monde semblait aimer. Mais qui était vraiment Rebecca ?
Honnêtement, le suspens est presque insoutenable du début à la fin et transcende le genre romantique pour nous emmener du côté du thriller. Comme quoi du Maurier, en 1938, n'avait rien à envier à certains de nos auteurs comtemporains réputés, bien au contraire. Et comme quoi les "classiques" ne sont pas toujours de mauvaises surprises.

Votre dévouée bookworm.